Pour mon premier article de blog, je ne vais pas vous parler des falaises d’Etretat ni du Clos Delamare mais du Havre, et plus précisément… de l’été au Havre.
D’aucuns diront que les mots « été » et « Havre » ne peuvent se marier et sont antinomiques. Pff, c’est qu’ils ne sont jamais venus au Havre, ou alors il y a longtemps, très longtemps.
Un été au Havre est une manifestation artistique née quand le Havre a fêté ses 500 ans, en 2017. Il s’agit de fêter l’art contemporain et d’accompagner, justement, le changement de regard que l’on peut porter sur la ville. Classée au patrimoine de l’UNESCO depuis 2005, la cité de François 1er s’est décomplexée et assume sa modernité. On n’a pas les traditionnelles maisons à colombages ni les petites églises gothiques au Havre… mais on a l’église Saint Joseph, le centre reconstruit par Perret, le port, le Volcan de Niemeyer… La ville affiche son ambition d’être en Normandie la cité de l’art contemporain à ciel ouvert. Et ça marche !
Le Havre, entre rêve et réalité
Cette année, la saison 5 d’un été au Havre nous offre un Havre onirique, entre vérité et fiction, et le promeneur se demande s’il est victime d’hallucinations, de mirages ou… de poésie. Les pépites d’or géantes de Hehe devant le Muma, la lune d’Arthur Gosse au square Saint-Roch, les 200 goélands de Patrick Murphy… dévoilent, l’espace d’une saison, la force poétique du Havre. Les œuvres surprennent notre raison, brouillent la frontière entre rêve et réalité et font parfois songer à Dali : les peintures de Laura Kopf à la Maison du Patrimoine, le palmier qui s’élève sur la digue sud… autant, pour moi, de références au peintre de "La Persistance de la mémoire"…
Une exposition surprenante qui annihile toutes les frontières
Frontière dynamitée aussi par l’artiste Philippe de Gobert dans sa magnifique exposition « Du merveilleux en architecture au conte photographique » (musée Malraux, jusqu’au 7 novembre) : les maquettes se mêlent aux photographies et aux dessins à l’aquarelle, New York et le Havre se télescopent, les maquettes des ateliers Perret s’associent aux maquettes de Philippe de Gobert, présent et passé se confondent grâce aux archives de la ville et aux œuvres du photographe…
Bref, c’est un merveilleux voyage surréaliste (n’oublions pas que Philippe de Gobert est belge) que nous offre le Muma cet été !
Entre les œuvres disséminées dans la ville et ce merveilleux conte photographique, j’ai passé un après-midi de poésie : n’est-ce pas un carburant universel et lunaire ? C’est en tout cas ce que nous révèle Philippe de Gobert dans la première partie de son exposition, en nous faisant découvrir le personnage de Zwetal, le premier Français parti dans l’espace (en 1974 ! bien avant Thomas Pesquet, hein ?) grâce à la force des mots d’Aimé Césaire (oui oui)...
Conseil : réservez une visite commentée de l’exposition de Philippe de Gobert, cela vaut le coup (merci d’ailleurs à Bénédicte Marin, médiatrice culturelle au Muma – et un peu plus pour moi ;-) !